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Eczéma professionnel : des prises en charge ?

Des démangeaisons, des plaques rouges ou encore des lésions sont autant de signes d’un eczéma de contact. Cette maladie cutanée est parfois liée à l’environnement professionnel. Elle peut dans ce cas être déclarée maladie professionnelle et donner droit à une prise en charge.

Alors, quelles démarches faut-il suivre pour faire reconnaître un eczéma comme maladie professionnelle ? À quelles prises en charge les malades ont-ils droit ? Nous répondons à toutes les questions que vous vous posez sur l’eczéma professionnel et ses différentes prises en charge.

L’eczéma reconnu comme maladie professionnelle

La reconnaissance d’une maladie professionnelle entraîne des droits et des devoirs pour le salarié, l’employeur ou l’organisme de sécurité sociale. Voici donc comment l’eczéma peut être reconnu comme maladie professionnelle et donner droit à des prises en charge spécifiques.

L’examen médical pour rechercher l’allergène responsable de l’eczéma

L’examen médical est la première étape du processus de reconnaissance en maladie professionnelle d’un eczéma. Il est réalisé par le médecin traitant qui, dans certains cas, peut faire appel à un allergologue.

L’objectif de l’examen médical est de déterminer précisément l’allergène responsable de la maladie cutanée. Pour cela, le médecin observe les symptômes de l’eczéma de contact qui peuvent être :

  • des rougeurs ;
  • des lésions ;
  • du prurit ;
  • des vésicules ;
  • des zones de sécheresse cutanée ;
  • etc.

L’eczéma peut se situer sur différentes parties du corps, comme :

  • les mains ;
  • les poignets ;
  • les pieds ;
  • le visage ;
  • les paupières ;
  • le cuir chevelu ;
  • etc.

La profession peut également être une source d’information pour le médecin, car certaines professions sont plus exposées à des substances allergisantes. C’est notamment le cas :

  • des horticulteurs ;
  • des professionnels de santé ;
  • des professionnels du bâtiment ;
  • des coiffeurs.

Le certificat du médecin et la déclaration à l’organisme de sécurité sociale

Après avoir réalisé son examen et identifié l’allergène responsable de l’eczéma, le médecin traitant ou l’allergologue rédige un certificat. L’eczéma figurant dans les tableaux annexés au Code de la Sécurité sociale, il peut être reconnu comme maladie professionnelle. D’ailleurs, ce tableau liste les principales substances qui peuvent provoquer un eczéma.

Le certificat est le document de référence de l’ensemble de la procédure. Il stipule notamment la date à laquelle les lésions de l’eczéma professionnel ont été constatées pour la première fois par un médecin.

Puis, le certificat doit ensuite être envoyé par le patient avec la déclaration de maladie professionnelle à sa caisse d’assurance maladie (CPAM). Dès réception de cet envoi, la caisse d’assurance maladie instruit la demande pendant une durée maximale de 100 jours. Au terme de ce délai, la CPAM met à disposition de l’employeur et du salarié le dossier instruit. Ils ont 10 jours pour émettre des observations. Puis 10 jours plus tard, soit 120 jours au total après réception du dossier, la CPAM confirme ou non la reconnaissance de la maladie professionnelle. Si la reconnaissance n’est pas accordée, le dossier est transmis à un comité d’experts pour une nouvelle instruction.

Traitement de l’eczéma professionnel et arrêt de travail

En parallèle de ces démarches, le médecin propose également un traitement adapté au patient et à ses symptômes physiques. Ce traitement consiste principalement en la suppression de l’allergène dans l’environnement professionnel afin d’éviter l’apparition de nouveaux symptômes.

En cas de lésions importantes, des traitements locaux peuvent être prescrits, comme des dermocorticoïdes

Le médecin peut prescrire un arrêt de travail le temps de soigner des lésions d’eczéma importantes. Cet arrêt de travail doit alors être joint au certificat et à la déclaration.

Eczéma : les prises en charge de cette maladie professionnelle

Une personne qui souffre d’un eczéma professionnel peut bénéficier d’un aménagement de son poste de travail. Elle peut aussi avoir droit à des indemnités journalières.

L’adaptation du poste

Lorsque l’eczéma est reconnu comme maladie professionnelle, l’employeur peut devoir aménager le poste de travail de son salarié. Un travail conjoint avec la médecine du travail est alors mis en place afin d’adapter l’activité ou le poste de travail.

Plusieurs dispositifs peuvent être mis en place à commencer par la suppression ou le remplacement des substances allergisantes. Cependant, dans certains cas, l’allergène ne peut pas être retiré. Alors, pour éviter l’apparition de nouveaux symptômes et permettre le retour au travail du salarié, différents éléments de protection sont mis en place, comme le port de :

  • vêtements de protection ;
  • lunettes de protection ;
  • gants ;
  • etc.

La prise en charge des soins médicaux

Lorsque l’eczéma professionnel est pris en charge, cela signifie que les soins médicaux sont remboursés à 100 %. Ces remboursements sont réalisés sur la base et dans la limite des tarifs conventionnels, avec une dispense d’avance de frais.

Pour bénéficier de cette gratuité des soins, l’organisme de sécurité sociale adresse une feuille de maladie professionnelle au patient. C’est cette feuille qu’il convient de présenter à :

  • un médecin ;
  • un pharmacien ;
  • un dermatologue ;
  • etc.

Le professionnel de santé mentionne les actes effectués sur la feuille qui reste valable jusqu’à la fin du traitement.

Les indemnités journalières

Les indemnités journalières sont versées aux salariés qui subissent une perte de salaire à cause d’une maladie professionnelle ou d’un arrêt de travail. Le calcul des indemnités journalières dépend du salaire journalier de base.

Pour le déterminer, il faut se baser sur le salaire brut du mois précédant l’arrêt de travail et le diviser par 30,42. Les indemnités journalières correspondent à 60 % du salaire de base pendant les 28 premiers jours qui suivent l’arrêt de travail.

Il est également possible de bénéficier d’une indemnité temporaire d’inaptitude. C’est le médecin du travail délivrant l’avis d’inaptitude qui informe le patient des démarches à réaliser pour bénéficier de ces indemnités temporaires.

Le certificat de guérison ou de rechute

Après un arrêt de travail, le médecin délivre un certificat médical final. Ce document doit être adressé à la caisse d’assurance maladie. Mais parfois, des rechutes sont constatées. La personne peut entrer en contact avec un autre allergène ou le même allergène. Dans ces deux cas, les symptômes de l’eczéma de contact réapparaissent.

Le médecin établit alors un certificat médical de rechute qui doit être transmis à la caisse d’assurance maladie qui décide de prendre ou non en charge la rechute.

En résumé, l’eczéma est reconnu comme maladie professionnelle dans différents cas, ce qui donne droit à une prise en charge concrète et efficace de la part de l’organisme de sécurité sociale.