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eczéma et douleur

Eczéma et douleur

Lorsque la peau est enflammée et écorchée du fait de l’Eczéma certains patients souffrent de douleurs vives. Nous avons demandé à Catherine SEBIRE, directrice de l’Association Francophone pour vaincre les douleurs de nous expliquer ce mécanisme. Eczéma et douleur : on en parle !

 

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) défini la douleur comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle … ».

Selon, Catherine SEBIRE, les mécanismes de la douleur sont complexes et le ressenti est différent selon les individus. Il n’est pas toujours possible d’en identifier la ou les causes. Elles peuvent être multiples : une douleur liée à la maladie, un accident, une intervention chirurgicale ou encore un traumatisme psychologique.

L’évaluation de la douleur du patient est essentielle dans la prise en charge de l’Eczéma. Elle doit tenir compte que de son intensité, mais aussi de son retentissement sur sa vie quotidienne en y intégrant des aspects psychologiques et sociaux.

 

Eczéma et douleur : Mais quels sont les différents types de douleur ? 

 

Il existe plusieurs types de douleur correspondant à des mécanismes différents.

Les douleurs sont dites « nociceptives », quand il s’agit d’une atteinte des tissus locaux de manière mécanique ou inflammatoire. Les douleurs « neuropathiques » correspondent à une lésion du système nerveux central ou périphérique. Les douleurs « mixtes» ont la double composante nociceptive et neuropathique. Et enfin, les douleurs « dysfonctionnelles » sont dues à une perturbation de la modulation de la douleur sans qu’une lésion puisse être identifiée.

 

Classer les douleurs selon leur chronicité :

 

Une douleur aigüe est limitée dans le temps. Elle sert de signal d’alarme. Localisée, rapidement identifiée et traitée la douleur disparaît.

Une douleur chronique, installée dans la durée depuis plus de trois mois, est souvent multifactorielle. Elle peut être entretenue par des causes psychologiques, sociales et culturelles. Elle a des conséquences sur la vie quotidienne, sur le plan physique, psychique et social.

Le syndrome douloureux chronique, peut dans certains cas, être considéré comme une maladie à part entière. Le syndrome répond mal aux divers traitements et a un impact important sur les capacités fonctionnelles du patient.

 

Une douleur aigüe mal soulagée peut faire le lit d’une douleur chronique. Plus la douleur chronique va s’installer dans le temps et plus elle sera difficile à traiter : il faut donc agir le plus vite possible pour éviter que la situation ne s’aggrave. Il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin traitant et insister, si nécessaire, pour obtenir une prise en charge satisfaisante.

 

Quand on parle eczéma et douleur, quelles sont les répercussions sur la vie quotidienne ?

 

La douleur est une expérience personnelle, parfois difficile à expliquer à son entourage.  Souvent, elle s’accompagne de fatigue car elle est présente le jour et la nuit. Elle envahit et bouleverse profondément la vie quotidienne des patients concernés et de leurs proches qui ne savent pas toujours comment réagir. Dans la vie familiale, la relation de couple peut se trouver dégradée, il devient parfois impossible de s’occuper des enfants. La vie sociale se complique, les activités se réduisent ou deviennent inexistantes. La vie professionnelle peut devenir un vrai combat. Absences fréquentes, fatigue, problèmes de concentration, le relationnel difficile, l’évolution de carrière peut être remise en cause. De peur de perdre leur emploi, les patients préfèrent se taire.

Les répercussions de la douleur chronique sur la vie quotidienne sont nombreuses. Elles sont décuplées par l’anxiété et le sentiment d’isolement.

 

Quels moyens pour soulager la douleur chronique ? 

 eczéma et douleur

Il existe heureusement des moyens de soulager la douleur chronique ! Des moyens qui doivent souvent être combinés pour être efficace.

Les moyens médicamenteux de type antalgiques et analgésiques, classés en 3 paliers selon leur puissance d’action, sont proposés aux patients. Pour les douleurs neuropathiques, d’autres médicaments de la famille des antiépileptiques et antidépresseurs, peuvent être prescrits pour leur action sur le mécanisme de la douleur. Lorsque les médicaments ne sont pas ou pas assez efficaces ou pas assez efficaces, ou si les effets indésirables sont trop importants, d’autres solutions peuvent être proposées.

Les moyens non médicamenteux comme des dispositifs médicaux éventuellement implantés, sont aussi envisagés. La diffusion de courants électriques faibles permet de couper le circuit de la douleur. Ils peuvent également servir à administrer des médicaments directement dans le liquide céphalo-rachidien, avec moins d’effets indésirables.

Les thérapies complémentaires, comme la kinésithérapie, l’acupuncture, la sophrologie, l’hypnose, la méditation, les cures thermales… permettent de compléter la prise de médicaments, voire de l’alléger. Le détournement de l’attention permet aux patients d’avoir des moments de répit et de relâchement propices, à une meilleure gestion de la douleur.

 

La prise en charge du patient doit s’accompagner très souvent d’un suivi psychologique, car il s’agit d’une composante importante et non négligeable du ressenti de la douleur. L’activité physique fait également partie des recommandations médicales, car l’inactivité entretient la douleur et encourage l’apparition de nouveaux dysfonctionnements.

 

Bon à savoir ! Il existe des structures spécialisées dans la prise en charge de la douleur sur tout le territoire. Des équipes pluri professionnelles prennent en charge les patients dans leur globalité (physiquement et psychologiquement). Il suffit d’un courrier du médecin traitant pour y avoir accès.

 

Présentation de l’AFVD

 

L’AFVD est une association de patients qui a été créée pour répondre aux besoins des patients en matière d’information sur la prise en charge et le traitement de la douleur. Elle intervient de façon transverse, quelle que soit la pathologie à l’origine de la douleur. Elle a pour objectif principal d’aider les patients douloureux chroniques et leurs proches par l’écoute, l’accompagnement et l’Education Thérapeutique du Patient (ETP). Les bénévoles sont des patients-experts qui interviennent dans des permanences, sur la plateforme téléphonique et dans les ateliers des programmes d’ETP. L’AFVD agit en partenariat avec les équipes médicales, elle porte la parole collective des patients auprès des institutions de Santé et participe à l’information du Grand Public sur l’existence et les problématiques engendrées par des douleurs chroniques non ou insuffisamment prises en charge.

L’AFVD est reconnue d’intérêt général et agréée par le Ministère de la Santé au niveau national. Elle a reçu le label Idéas pour la qualité de sa gouvernance, de sa gestion financière et le suivi de son efficacité.

Retrouvez l’agenda des permanences et de nombreuses informations sur le site www.association-afvd.com. Plateforme d’écoute 0800 510 310 (service et appels gratuits).