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Accès aux soins et maladies de la peau : une problématique qui prend de l’ampleur

Trouver un dermatologue et obtenir un rendez-vous rapide pour faire un bilan ou montrer des lésions cutanées ou des plaques rouges devient de plus en plus compliqué. Il s’agit d’un problème qui entraîne des conséquences réelles dans la vie de tous les jours en termes de prise en charge et de soins. 

Concernant les personnes qui souffrent d’une maladie de la peau, comme la dermatite atopique (aussi appelée eczéma), l’accès aux soins est tout autant problématique. C’est d’ailleurs ce que révèle une étude IFOP* pour Sanofi présentée en septembre 2023. Explications.

Méthodologie de l’étude

L’étude IFOP pour Sanofi a été réalisée au mois de juillet 2023. Elle se base sur un questionnaire en ligne adressé à un échantillon national représentatif. Cet échantillon est constitué de 2 011 personnes âgées de 15 ans et plus, dont 83 %, soit 1 678 personnes, sont affectées ou ont déjà été affectées par une maladie de la peau. 30 % de l’échantillon est atteint ou a déjà été atteint par l’eczéma.

Les résultats de cette étude ont été présentés lors de la Journée Mondiale de la Dermatite Atopique. Ce sont ces résultats que nous vous proposons de découvrir.

L’impact des maladies de la peau

Si près d’un Français sur deux est complexé par sa peau, ce chiffre monte à 62% chez les personnes souffrant de maladies de peau, et jusqu’à 82 % chez  les personnes qui souffrent d’eczéma sévère.

Concernant la dermatite atopique sévère, ou eczéma sévère, les chiffres sont impressionnants, puisque parmi les personnes atteintes : 

  • 67 % souffrent de périodes intenses d’anxiété ;
  • 41 % ont connu des épisodes de dépression ;
  • 49 % ont subi des remarques désobligeantes au sein de leur environnement professionnel.

Et l’eczéma impacte aussi l’activité physique, puisque 32 % des personnes atteintes d’eczéma renoncent ou on renoncé à pratiquer toute activité physique à cause de leurs symptômes.

Les maladies de la peau, y compris l’eczéma atopique, impactent donc directement la qualité de vie des patients.  Leur prise en charge est indispensable pour leur offrir écoute et soins. Or, l’étude nous apprend également que l’accès aux soins présente de véritables difficultés.

Le difficile accès aux soins quand on souffre d’une maladie de la peau

L’accès aux soins correspond à la facilité avec laquelle un patient accède aux soins et aux services de santé dont il a besoin. Concernant les problèmes de la peau et la dermatite atopique, cet accès aux soins s’est considérablement dégradé en quelques années seulement. Nous allons voir dans quelles mesures et en quoi cela impacte directement la santé des Français et des Françaises.

Accès aux soins et délai d’attente

En 2012, le délai moyen d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un professionnel des soins dermatologiques était de 41 jours. Désormais, en 2023, ce délai d’attente a été multiplié par trois, puisqu’il faut attendre près de 103 jours, soit trois mois, pour obtenir un rendez-vous. 

Les personnes qui souffrent d’une forme sévère d’eczéma ne bénéficient pas d’un traitement privilégié, puisque 43 % d’entre elles ont déclaré au cours de l’étude attendre plus de trois mois pour obtenir un rendez-vous chez un dermatologue. 

La renonciation aux soins

Le délai d’attente qui s’allonge et cette difficulté à trouver des soins médicaux adaptés poussent les personnes à renoncer aux soins. En effet, l’étude nous apprend que 46 % des personnes ont déjà renoncé au moins une fois à voir un dermatologue pour traiter un problème de peau à cause : 

  • des délais de rendez-vous, pour 42 % des personnes ;
  • de la disponibilité du professionnel, pour 22 % des personnes ;
  • de l’éloignement géographique du dermatologue, pour 21 % des personnes.

En ce qui concerne les personnes qui souffrent de forme sévère de dermatite atopique, ce n’est pas 46 %, mais plutôt 90 % des personnes qui ont déjà renoncé au moins une fois à consulter un dermatologue pour leurs problèmes de peau.

L’accès aux soins, un enjeu sociétal

L’accès aux soins représente un enjeu sociétal, d’autant plus lorsque la maladie impacte la qualité de vie des patients. L’étude de Sanofi présente très précisément ces deux pans : 

  • l’impact des maladies de la peau sur la santé psychologique des patients ;
  • la difficulté d’accéder aux soins.

Les personnes qui renoncent à voir un spécialiste ne pourront pas bénéficier d’un traitement. Leurs symptômes physiques ne pourront donc pas être traités. Les conséquences de la maladie, tant sur le plan social que professionnel ou émotionnel, ne pourront pas être traitées non plus. Le mal-être des personnes souffrant d’une maladie de la peau continuera d’exister et les maladies de la peau continueront de priver des personnes d’activité physique ou d’échanges sociaux sereins.

Cela est d’autant plus problématique que des solutions concrètes existent pour améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de dermatite atopique. Traitements adaptés, choix des vêtements et des produits d’hygiène, cure thermale ou prise en charge de l’état émotionnel, des conseils appliqués dans la vie de tous les jours peuvent limiter la survenue et l’importance des crises.

Pour les patients, il est indispensable de ne pas renoncer à se faire soigner et il est important de rompre son isolement. Rejoindre une association comme l’Association Française de l’Eczéma représente une véritable aide au quotidien.

*Étude IFOP pour Sanofi réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 21 au 24 juillet 2023, auprès d’un échantillon national représentatif de 2 011 personnes âgées de 15 ans et plus, incluant 1 678 personnes affectées ou ayant déjà été affectées par une maladie de peau (dont 613 personnes souffrant ou ayant déjà souffert d’eczéma).