
Vitamine D, eczéma et naturopathie
Cet été nous sommes allés à la rencontre d’Aurore Zabée, naturopathe, pour en savoir plus sur la vitamine D et eczéma.
Vitamine D et eczéma, faisons ensemble le point ! Tous les jours, nous éliminons du calcium par les reins puis les urines et notre organisme régule le système pour maintenir le niveau dans le sang quitte à « se servir » dans les os s’il en manque.
Le calcium ou plutôt les sels calcaires se fixent sur nos os grâce à la vitamine D, qui se comporte comme une hormone pour permettre un processus continu, au cours duquel l’ancien tissu osseux est remplacé par un nouveau.
Vitamine D et eczéma, pourquoi en parler ?
On comprend mieux pourquoi cette vitamine est essentielle pour tous et cet article vous expliquera un peu plus son rôle et comment conserver un niveau correct grâce à la naturopathie en particulier grâce à l’hygiène de vie, l’alimentation et la supplémentation, pour aller mieux lorsque l’on souffre d’eczéma !
I. Vitamine D : ses différents rôles et son fonctionnement
La vitamine D intervient au sein des sphères suivantes :
- Cardiaque, car elle contribue à la coagulation sanguine et au maintien de la tension artérielle ;
- Nerveuse, en favorisant la conduction au niveau des nerfs ;
- Système immunitaire, pour permettre sa régulation ;
- Ostéoarticulaire, en favorisant la contraction musculaire, la calcification osseuse (minéralisation du squelette) et l’absorption du phosphore
- Urogénitale en contribuant au maintien de l’appareil de reproduction
Elle est synthétisée par l’organisme sous l’action du soleil (rayons UVB) par la peau mais aussi grâce au cholestérol puis est stockée dans le foie, les graisses et les muscles.
On retiendra que les cofacteurs de son bon fonctionnement sont :
- Une bonne absorption intestinale ;
- Le fait que la vitamine D est sensible aux prises médicamenteuses, à l’alcool et si l’on est sujet aux insuffisances hépatique ou rénale.
II. Comment faire pour synthétiser correctement cette vitamine D ?
1/ Astuces « hygiène de vie » à mettre en place :
Par quelques actions bien ciblées, il est possible de couvrir jusqu’à 90% des besoins journaliers :
- Se promener en plein air pour oxygéner l’organisme. Si vous n’êtes pas sous le coup d’une crise d’eczéma, une exposition au soleil de 20 minutes le matin avant 11h ou en fin d’après-midi est à privilégier en se protégeant la peau bien entendu.
- Se mettre au vert fréquemment car la pollution en limite l’absorption.
2/ Les quelques aliments qui en contiennent :
Les taux qui suivent sont fournis en unités internationales (UI) (1 UI = 0,025 microgrammes) :
- Huile de foie de flétan (1405)
- Poissons gras sauvages :
- Saumon rouge (930) ;
- Saumon rose (587) ;
- Hareng mariné non fumé (267) ;
- Maquereaux (104) ;
- Sardine à l’huile (93) ;
- Œufs au plat (88)
- Superaliments : shiitakés (28)
- En moindre quantité : le lait (39), le beurre (23), le fromage (20), champignons (8)
3/ Pour une mise en pratique culinaire :
Vous trouverez ci-dessous une recette simple et goutteuse pour compléter : il s’agit d’un velouté de shiitakés pour 4 personnes.
- Ingrédients:
- 100 g de shiitakés frais
- 100 g de potimarron
- ½ verre de lentilles corail
- 1 oignons et 1 gousse d’ail
- 1 CS de miso blanc
- 1 CS de purée de cacahuète
- Recette :
- Couper le potimarron en cubes (si la peau n’est pas trop épaisse, vous n’avez pas besoin de retirer la peau, elle se mange!) et les réserver dans une casserole ;
- Emincer les shiitakés et les oignons et les faire revenir 10 mn à feu moyen ;
- Ajouter l’ail et poursuivre quelques instants ;
- Les intégrer dans la casserole contenant le potimarron, ajouter le ½ verre de lentilles, le miso et 400 ml d’eau puis faire cuire 25 mn ;
- Ajouter la cuillère à soupe de purée de cacahuète et mixer ;
- Rectifier la texture avec un peu d’eau ou de crème.
- NB : pour un repas complet du soir par exemple, ce velouté peut être servi avec des croutons et un œuf au plat !
4/ Quelques plantes qui peuvent venir en soutien :
Vous l’avez compris un peu plus haut, cette mini-hormone a besoin d’un foie en bonne santé et d’intestins suffisamment imperméables. Je vous propose d’agir sur ces deux émonctoires grâce à la phytothérapie et à l’aromathérapie :
- S’il est une chose que les intestins n’aiment pas, c’est la constipation. Alors pour réguler le transit, on pourra utiliser :
- Le psyllium: c’est une plante légèrement laxative se présentant sous forme de paillettes et qui change de texture au contact d’un liquide. A raison de 2 cuillères à soupe par jour, vous pourrez le consommer dans un verre d’eau, l’intégrer dans une compote, un yaourt ou un porridge ;
- La mauve: si la texture du psyllium ne vous convient pas, vous pourrez toujours miser sur des tisanes. La mauve est là aussi légèrement laxative et sans risques ;
- Et si ces solutions ne vous conviennent pas, il vous restera toujours la cure d’huile d’olive. Le principe est simple : il vous suffit de consommer 2 cuillères à soupe d’huile d’olive à jeun 15 mn avant votre petit-déjeuner sur 7 jours ;
- Enfin, tout ceci s’accompagne évidemment d’une alimentation équilibrée riche en fibres, de sport et d’une bonne hydratation.
- Pour le foie, l’huile essentielle de citron est l’huile phare de la digestion et de la protection hépatique. Elle détoxifiera et soutiendra votre foie mais pourra aussi contribuer à réguler votre transit en cas de constipation chronique. Il vous suffira d’en mettre 2 gouttes sur un comprimé neutre ou 1 cuillère à café d’huile végétale, 2 fois par jour.
III. La supplémentation :
75% des français seraient carencés en vitamine D durant hiver sous nos latitudes et c’est bien normal compte tenu du fiable taux d’ensoleillement. Il devient alors indispensable de se supplémenter en particulier en dehors des saisons estivales.
1/ Deux types de suppléments existent :
- La vitamine D2 d’origine végétale (champignons, levures)
- La vitamine D3 qui serait celle naturellement fabriquée par la peau et plutôt d’origine animale. Il convient de la consommer avec des graisses pour une meilleure assimilation, raison pour laquelle la choisir sous forme huileuse est nécessaire. Elle est généralement issue des huiles de poissons mais on trouve des suppléments issus de lichens permettant d’avoir une source végétale.
- A noter deux points importants sur la vitamine D3 :
- Elle est d’une meilleure biodisponibilité pour notre organisme que la vitamine D2 : ce serait 50 à 80% d’assimilation en moins pour la vitamine D2) ;
- L’huile de foie de morue contenant beaucoup de vitamines A, mieux vaut ne pas dépasser 6 semaines car elle est nuisible sur le long terme à la vitamine D.
2/ Concernant les taux recommandés :
En France, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments estime que les adultes français de moins de 65 ans, pour rester en bonne santé, n’ont besoin que de 200 UI par jour. Quant aux personnes de plus de 65 ans, ils auraient besoin de 400 à 600 UI par jour.
Sachant que le corps utilise 5000 UI de vitamine D3 par jour et qu’il est nécessaire de maintenir des taux de calcifédiol suffisants, il faudrait à minima ingérer 1000 UI lorsqu’on ne s’expose pas au soleil.
On notera que les études concernant les effets toxiques comme l’hypercalcémie ont toutes utilisé des doses de vitamine D au moins égales à 40 000 UI par jour confirmant qu’on est donc très loin des seuils toxiques.
Dans la plupart des pays francophones, les recommandations pour la vitamine D sont donc trop basses pour favoriser la santé. A fortiori en situation d’eczéma, un taux de 1000 UI par jour est à privilégier via une supplémentation journalière plutôt que mensuelle qui sera plus bénéfique à l’organisme. Certains laboratoires proposent des formulations où une goutte fournit les 1000 UI en question : la prise quotidienne est donc facilitée !
On aura une vigilance toute particulière pour :
- Les enfants
- Les femmes enceintes ou allaitantes
- Les personnes âgées : sont souvent supplémentées
- La femme en situation de ménopause »