
« Boire une bonne eau pour une bonne vitalité : pas si simple ! »
Aurore Zabée, Naturopathe, nous explique dans cet article pourquoi « Boire une bonne eau pour une bonne vitalité : pas si simple ! »
De tous temps, l’eau a été symbole de vie mais aussi symbole de purification, et c’est bien normal car le pourcentage d’eau sur la surface de la terre avoisine les 70%. On notera également que le corps contient également 70% de liquides en moyenne selon le moment de la vie et selon les organes. Pour autant elle représente seulement 0.023% de sa masse et seuls 2,6% de la part d’eau totale est de l’eau douce. Ce qui en fait un liquide précieux vous en conviendrez !
Plusieurs liquides sont présents dans notre organisme et la liste est longue…Mais nous avons l’habitude en naturopathie de travailler avec ce qu’on appelle les « humeurs » qui ont vu le jour avec Hippocrate (père de la médecine et philosophe grec né en 460 avant JC). Il a identifié 4 tempéraments principaux selon 4 types de liquides (le sanguin lié au sang, le lymphatique à la lymphe, le nerveux à l’atrabile (liquide froid et sec issu de la rate) et le bilieux à la bile). Dans chacun de ces profils, on retrouve sa personnalité, ses forces et faiblesses organiques sachant que nous sommes très souvent un mélange de ces tempéraments.
Tout cela pour dire que la vitalité de chacun dépend d’une approche très individuelle puisque nous sommes tous uniques. L’idée dans cet article n’est donc pas de dire « il faut faire ceci, il faut faire cela » mais de fournir quelques clés que chacun appréhendera à sa façon pour en appliquer certaines car il sent que c’est bon pour lui et que c’est le bon moment pour le faire.
Ce que nous perdons par jour en eau :
Nous rejetons chaque jour environ 2,5 litres de la façon suivante :
– 1.5 L d’urine produite par les 2 reins et stockée dans la vessie à hauteur de 300 ml ;
– 0.5 L de transpiration produite par les glandes sudoripares ;
– 0.3 L au niveau des poumons par le biais de la respiration et donc de la vapeur d’eau ;
– 0.2 L par les selles.
Ces quantités évoluent bien sûr selon la température ambiante et l’activité musculaire. On se méfiera également en période d’hiver, puisque nous avons tendance à nous couvrir davantage à cette période, et transpirons donc malgré la faible température extérieure. C’est également valable lorsqu’il y a du vent car celui-ci sèche rapidement la sueur.
C’est pourquoi il est si important de s’hydrater souvent et en toute saison.
Le rôle de l’eau, pourquoi il faut boire et en quelle quantité ?
Nous avons évoqué plus haut le fait que l’eau soit un support d’élimination puisqu’elle agit comme solvant et transporte déchets et toxines vers la sortie tout simplement.
Mais l’eau a d’autres rôles :
– elle sert de support pour l’assimilation car elle transporte vitamines, minéraux et oligo-éléments aux différentes cellules de l’organisme et permet ainsi de contribuer aux réactions biochimiques ;
– elle permet également d’enregistrer et de transmettre les informations vitales aux cellules.
Ainsi, nous devons fournir entre 2,5 et 3 litres d’eau via une alimentation riche en légumes frais et une régulation dans la journée des boissons (dont l’eau) afin de compenser les pertes de chaque journée. En proportion, on retiendra que cette quantité totale peut être apportée par 1 litre au titre des aliments et 1,5 litres par les boissons.
Pour zoomer sur la consommation de l’eau :
– Il est important de ne pas attendre d’avoir soif ce qui vous permettra d’assimiler convenablement l’eau apportée ;
– Afin de mobiliser les liquides corporels et pour réhydrater le corps après le jeûne de la nuit, il est très intéressant de boire un grand verre d’eau tiède le matin à jeun qui contribuera d’ailleurs à lessiver les toxines de la nuit même si la soif est souvent peu présente au réveil ;
– Consommer 1 ou 2 verres d’eau au moment des repas permet de découper, assimiler les nutriments (qui passent la barrière intestinale pour rejoindre le sang et les liquides humoraux) et évacuer ce qui reste inutile. C’est suffisant car le risque au-delà serait de trop diluer les sucs gastriques ;
– Le reste de l’eau sera à répartir dans la journée et à adapter selon le climat (chaleur, vent, froid, sécheresse), les activités physiques et professionnelles, la climatisation, les pollutions atmosphériques…
Boire chaud et froid ? Hé bien c’est une question de tempérament, de vitalité et de saison. Mais le ressenti a aussi sa part dans la réflexion puisque nous buvons chaud en hiver et froid en été au regard du sentiment de chaleur extérieure, des mouvements que nous faisons, de la chaleur distribuée et de sa circulation dans l’organisme ;
Mais il faut savoir que l’eau froide favorise la diurèse (élimination par les reins) alors que l’eau chaude favorise la transpiration (par la peau donc). Dans le cas de l’eczéma et en période de crise, on évitera donc l’eau chaude qui pourrait réactiver l’inflammation déjà présente et donc le grattage et autres sensations désagréables.
La qualité de l’eau en France et comment vérifier la qualité de l’eau du robinet :
Si on revient aux différents rôles de l’eau, on revient alors à ce qu’elle a d’essentiel à nous proposer mais aussi l’inverse :
– trop d’eau c’est aussi trop d’élimination qui fait fuir les nutriments ;
– s’il ne s’agit pas de bons apports, l’eau peut être un vecteur de pollution et de désorganisation des cellules …
En France, nous bénéficions d’un circuit d’eau permettant de fournir une eau de bonne qualité, au regard de la faible disponibilité de cette denrée rare sur la planète, et conformément aux niveaux définis par l’Union Européenne et évaluations menées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Il faut savoir que les données de la qualité de l’eau du robinet sont publiques (en partie tout du moins). Elles sont disponibles :
– Sur le site internet du Ministère chargé de la santé www.eaupotable.sante.gouv.fr : vous y retrouvez la date de prélèvement et les paramètres d’analyses selon les principes de qualité établis. Les résultats du contrôle sanitaire de l’eau du robinet mis en œuvre par les ARS sont accessibles commune par commune et sont régulièrement actualisés ;
– En mairie, les derniers résultats d’analyse de l’eau du robinet transmis par l’ARS y sont affichés ;
– Auprès du responsable de la production et de la distribution d’eau ;
– Avec votre facture d’eau puisqu’une note de synthèse est jointe annuellement pour les abonnés au service des eaux.
Pour autant, on peut s’interroger si elle est réellement sans risques au regard des recommandations qui suivent et disponibles sur le site https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/eau-du-robinet :
– Laisser couler l’eau de quelques secondes à une ou deux minutes avant de la consommer lorsqu’elle a stagné dans les canalisations (en cas de stagnation prolongée, après plusieurs jours d’absence, par exemple) ;
– Utiliser l’eau froide que ce soit pour la boisson, la préparation ou la cuisson des aliments : une température élevée peut favoriser le transfert dans l’eau des métaux qui constituent les canalisations et la dégradation de la qualité bactériologique ;
– Laisser l’eau du robinet dans une carafe ouverte durant quelques heures dans le réfrigérateur pour éliminer un éventuel goût de chlore…
En complément, je rajouterai que certaines molécules ne sont pas dosées et analysées :
– Aluminium, arsenic, mercure et autres métaux lourds… qui rejoignent les nappes et rivières ;
– Engrais, pesticides et autres produits chimiques y compris issus du pétrole ;
– Présence de médicaments par les urines dont les incidences ne sont pas suffisamment étudiées à ce stade, en tout cas sans solution mise en place dans les centrales d’épuration ;
– Les hormones de synthèse à l’image des prises médicamenteuses évoquées ci-dessus mais aussi les perturbateurs endocriniens au travers plastique et polluants chimiques présents dans nos produits du quotidien.
Pour autant certains laboratoires effectuant les analyses effectuent aussi des dosages annexes non affichés aux yeux de tous. C’est bien dommage car elles permettraient un peu de transparence vis-à-vis du consommateur et permettraient peut-être la mise en place de solutions intéressantes pour notre santé. En effet, très peu de centrales d’épuration utilisent à ce stade des filtres à charbon ou des systèmes de phyto-épuration (passage de l’eau dans des bassins de plantes spécifiques) dont les résultats sont probants.
Pour finir sur la qualité de l’eau du robinet, il est à noter que le pH idéal de l’eau devrait être entre 6 et 6,9 c’est-à-dire légèrement acide (digestion, assimilation des nutriments, rééquilibrage du sang). Or l’eau du robinet est autour de 7.5 ce qui demande au corps d’utiliser des minéraux pour s’adapter et vide ainsi les réserves en quelque sorte.
Les eaux en bouteille et ce à quoi il faut faire attention :
Il est crucial d’identifier la teneur en minéraux (mentionné sur les bouteilles d’eaux minérales en mg/L) car plus l’eau est minéralisée, plus elle va solliciter le travail des reins. Inversement une eau idéale est peu minéralisée qui permettra une parfaite élimination des toxines par les reins et purgera ainsi le sang. Aussi, il est préférable de consommer un eau dont le résidu à sec ne dépasse pas 100mg/L et c’est le cas pour « Fontaine de la Reine », « Montcalm», « Rosée de la Reine »…
L’eau n’ayant pas un rôle d’apport des nutriments mais de transport de ces derniers vers les cellules, l’eau minéralisée n’est pas une nécessité si on s’en sert pour des apports nutritionnels (calcium, magnésium…).
Cette eau minérale provient d’ailleurs parfois du même endroit que celle du robinet et dépend d’ailleurs de l’état des nappes souterraines de la zone compte-tenu d’une contamination possible en polluants (pesticides, produits chimiques, métaux lourds,…). En revanche, eaux minérales comme eaux de sources ne peuvent être traitées et les marques organisent des programmes de partenariats avec les industries locales dans l’objectif de limiter la pollution des nappes souterraines. La qualité s’en trouve alors nettement améliorée.
Mais le souci dans les eaux en bouteille reste la bouteille elle-même qui est en plastique, libère des particules dans l’eau dont certaines sont fortement perturbatrices endocriniennes. Il s’agit donc d’une pollution différente des canalisations de l’eau du robinet qui n’est pas moins compromettante et aggravée par le stockage prolongé des bouteilles dans des conditions assez défavorables dégradant la qualité initiale et le goût de l’eau.
Alors quels compromis pour s’hydrater au mieux ?
A la lumière de ces paragraphes, il n’y a pas de solutions idéales mais des compromis possibles…
– Les carafes et les perles de céramique limitent le chlore et le calcaire mais n’agissent pas sur les polluants chimiques. Si vous pensez utiliser ces outils, il vous faudra être vigilants quant à l’entretien des filtres pour éviter qu’ils ne redistribuent les polluants et ne deviennent des nids à bactéries indésirables.
– Les filtres sous ou sur évier ont les mêmes avantages et inconvénients que ci-dessus et peuvent générer des consommables compliqués à recycler…Toutefois, certains systèmes proposent une filtration plus étendue et équivalent de la qualité des filtres par gravité évoqués en dessous (système Navoti par exemple). Le prix reste raisonnable compte-tenu du retour investissement sur la santé.
– On vante les mérites des osmoseurs mais ils filtrent énormément de produits mais retirent du coup aussi les minéraux et les oligoéléments ! L’eau ainsi obtenue pourrait alors encourager les fuites minérales de l’organisme et nécessiterait alors une reminéralisation (type pierre de shungite). Par ailleurs, ces systèmes sont très coûteux et gourmands en eau.
– Les filtres par gravité sont ceux qui offrent le meilleur ratio entre la filtration, la pollution, le coût, la consommation et la composition finale. Il s’agit de deux cuves dont celle du dessus contient plusieurs niveaux de filtres où l’eau décante lentement vers la seconde cuve qui la reçoit. Plusieurs marques sont présentes sur le marché dont la marque Berkey qui a réalisé des tests scientifiques reconnus appuyant sa démarche.